La Normandie est assez fournie en petits cours d’eau de 1ere catégorie. Toutefois notre terrain de pêche privilégié se situe sur les bords de l’Orne … c’est notre « rivière »de proximité.
L’Orne est plutôt bien fournie en poissons divers et notamment en poissons blancs mais aussi en carnassiers et salmonidés.
Pour réussir une belle pêche dans l’Orne, mieux vaut mettre tous les atouts de votre coté : météo, amorce, finesse du montage, choix de l’emplacement, technique de pêche…
Dans le cas contraire, et ceux qui pêchent l’Orne depuis un moment le savent, vous avez toutes les chances de rentrer déçu si ce n’est bredouille …
Table of Contents
Les poissons blancs
Ablette, Alburnus Alburnus
C’est un petit poisson dont la taille excède rarement 15 cm aux reflets bleutés et très présent dans l’Orne.
L’ablette se pêche généralement en surface à l’aide d’une ligne fine et d’une amorce type soupe qui va troubler l’eau.
Ce poisson vit plutôt en bancs et en observant la surface de l’eau vous aurez tôt fait de les repérer.
Malgré sa fragilité et la difficulté de conservation (vivante) surtout à partir des beaux jours, l’ablette fait un excellent vif pour la pêche de fond de quelques carnassiers bien connus.
La vandoise : Leuciscus leuciscus
La vandoise est régulièrement confondue avec l’ablette dont elle partage la forme et le mode d’alimentation : surtout en surface.
Les spécimens attrapés dans l’Orne sont essentiellement de petite taille.
Toutefois, la vandoise peut dépasser les 500 grammes !
Pour les pêcheurs de carnassiers, ce poisson fait un vif de premier ordre (brillant, nerveux mais fragile) pour les pêches de fond.
Le gardon : Rutilus Rutilus
Le prince des poissons de rivière … quel pêcheur débutant ou confirmé n’a pas pêché le gardon au moins une fois ?
Le gardon est fréquemment, lors d’une cession de pêche au coup, le premier poisson attiré par l’amorce.
C’est un poisson qui vit essentiellement en bancs plus ou moins importants et à une distance raisonnable de la végétation aquatique pour s’y réfugier si un carnassier venait à passer par là.
Certains spécimens dépassent allègrement les 30 cm pour plus de 500 grammes et offrent une défense plutôt vigoureuse comme les touches qu’ils produisent.
Le gardon est très commun dans la majorité des cours d’eau français.
La brème bordelière: Abramis brama
S’il est un poisson honni ou apprécié (pas pour sa chair en tout cas) c’est bien la brème. Les carpistes ne semblent pas trop l’apprécier car moins méfiante que la carpe elle est néanmoins dotée d’un solide appétit et est capable de déclencher un détecteur de touches !! De plus, un banc de brèmes aura tôt fait de vous nettoyer tout le maïs que vous venez de jeter à l’eau pour attirer des mémères !! C’est un poisson dont le poids peut atteindre les 3 kilos voir un peu plus (sur un 14/100 c’est très drôle à pêcher), qui possède durant les mois d’hiver une défense acceptable (s’il y a un peu de courant) et qui dans bien des cas, est un sauve bredouille !! Effectivement, dès que l’eau se réchauffe un peu, sa défense devient plus molle mais caractéristique : quelques coups de tête, une tentative de fuite ou deux parfois trois et hop sur le coté !! Quoi que les très belles brèmes se défendent mieux ! C’est un poisson qui affectionne « presque » tous les appâts : bouillettes de petit diamètre, pellets, asticots, vers de terre, … elle se distingue de la brème commune par sa couleur plus foncée et la forme de la bouche protractile (caractéristique morphologique qui permet à la brème d’allonger et rétracter sa bouche pour fouiller le fonds dans la recherche de nourriture, la carpe possède cette même caractéristique)
La brème commune : Blicca bjoerkna
Moins courante que la brème bordelière, elle possède des caractéristiques physique similaires (taille/poids), à l’exception de la couleur plus claire : flanc gris et ventre blanc.
La brème commune se trouve couramment dans les plans d’eau fermés.
Comme la brème bordelière, elle provoque, lorsqu’on la pêche en étang au coup à proximité du fond, une touche très caractéristique : le bouchon remonte et parfois se couche avant de couler.
Cette touche originale est due au fait que la brème (qui se nourrit plutôt sur le fond) se penche pour prendre l’appât faisant former au bas de ligne un U.
Ce type de touche est rarement observé en rivière car l’eau n’est pas stagnante.
Le goujon : gobio gobio
S’il est une pêche ludique qui amuse les enfants comme les adultes, c’est la pêche du goujon.
Il est présent sur une grande partie du lit de l’Orne.
La densité est supérieure dans les endroits où le fond est constitué de sable ou de petits gravillons.
Ludique car c’est une pêche qui peut se pratiquer les pieds dans l’eau , vous grattez/piétinez le fond pour décoller les sédiments du fond et s’ils sont présents à proximité les goujons rappliquent pour trouver de quoi faire pitance … il ne vous reste qu’à présenter votre ligne (fine) munie d’un petit bout de ver de terre, d’un ver de vase, d’un asticot pour réaliser votre pêche.
Le rotengle : Scardinius erythrophthalmus
La population de rotengles est conséquente dans l’Orne (et encore plus dans les marais de la Dives) malheureusement les beaux spécimens ne sont pas si fréquents que cela.
C’est un poisson que vous pourrez facilement apercevoir en surface ou entre 2 eaux, fréquemment au milieu des nénuphars.
La pêche du rotengle comme celle de l’ablette se pratique plutôt en surface ou entre 2 eaux à l’aide d’une amorce assez légère.
Toutefois les beaux spécimens n’hésitent pas à se saisir des appâts présentés sur le fond (au feeder ou à la grande canne par exemple).
Le vairon : Phoxinus phoxinus
Ce petit poisson bien connu des pêcheurs à la truite est comme le goujon très ludique à pêcher.
On le trouve essentiellement dans les cours d’eau de première catégorie.
C’est un poisson qui vit en bancs qui parfois peuvent atteindre plusieurs centaines d’individus.
Lors de sa période de reproduction, le mâle se pare de couleurs vives avec des nuances de rouge et d’orange.
Le vairon fait un vif de choix pour la pêche de la truite mais d’autres carnassiers se jetteront facilement dessus comme la perche, le sandre …
La carpe commune : Cyprinus carpio
Là on attaque les choses sérieuses et certains membres de l’association ne démentiront pas !
La carpe est présente sur la presque totalité du lit de l’Orne et des parcours sont aménagés pour pratiquer cette pêche musclée de jour comme de nuit.
La méthode de pêche était plutôt basique, il y a plus de 30 ans en arrière: pêche simple à la plombée avec comme appâts patate, maïs, fève ou vers de terre.
L’évolution du matériel, la curiosité de quelques uns ont fait que de nos jours, la pêche de la carpe est devenue une technique à part entière qui nécessite un peu d’apprentissage et (selon les pêcheurs) beaucoup de matériel.
Ce poisson est aussi connu pour la taille qu’il peut atteindre, plus de 20 kg et parfois plus de 30 kg, ainsi que la défense « très robuste » qu’il offre au pêcheur.
La carpe cuir et la carpe miroir : Cyprinus carpio carpio
Ce poisson est parfois confondu par les débutants avec un carpeau en dehors du fait qu’il soit de la même famille, les cyprinidés, il ne possède pas contrairement à la carpe de petites moustaches de part et d’autre de la bouche.
De plus il est bien loin d’atteindre la taille des carpes de nos rivières.
Ce sont des sous espèces issues de l’élevage de la carpe commune.
Pour réussir une belle pêche de carpes, il convient de travailler un minimum la technique, les montages et de prévoir, si possible, un amorçage d’accoutumance réparti sur plusieurs jours (et le succès n’est pas garanti pour autant).
En rivière et particulièrement dans l’Orne, une journée avec comme résultat trois spécimens peut être considérée comme une très bonne session !
Il y a, dans l’Orne des spécimens dont le poids dépasse allègrement les 10 kg.
Certains carpistes considéreront peut être qu’il ne s’agit pas de poissons trophée, néanmoins, pour l’avoir constaté les poissons qui vivent dans un environnement « plus vif » font preuve d’une vivacité accrue (par rapport aux plans d’eau fermés) …le courant ça muscle !
Cela dit, la présence de carassin dans un plan d’eau ou une rivière est un vrai bonheur car c’est un poisson qui peut s’avérer tatillon à la touche, est doté d’une bonne défense proportionnellement à sa taille !
Il ne rechigne généralement pas devant un ver de terre bien présenté, une pelote d’asticots, du pain, …
Toutefois certaines graines dont le maïs agrémenteront facilement son repas.
Les petits carassins de par leur résistance font des vifs de premier ordre.
Le carassin : Carassius Carassius
Ce poisson est parfois confondu par les débutants avec un carpeau en dehors du fait qu’il soit de la même famille, les cyprinidés, il ne possède pas contrairement à la carpe de petites moustaches de part et d’autre de la bouche.
De plus il est bien loin d’atteindre la taille des carpes de nos rivières.
Cela dit, la présence de carassin dans un plan d’eau ou une rivière est un vrai bonheur car c’est un poisson qui peut s’avérer tatillon à la touche, est doté d’une bonne défense proportionnellement à sa taille !
Il ne rechigne généralement pas devant un ver de terre bien présenté, une pelote d’asticots, du pain, …
Toutefois certaines graines dont le maïs agrémenteront facilement son repas.
Les petits carassins de par leur résistance font des vifs de premier ordre.
La tanche : Tinca Tinca
Ce poisson à la couleur verte et à la silhouette plutôt massive appartient à la catégorie des poissons plaisirs du pêcheur de loisir.
La tanche dépasse rarement les 50 cm dans l’Orne mais vous offrira une défense plutôt lourde et assez dynamique.
Elle se tient généralement dans les endroits calmes pourvus d’une bonne végétation aquatique.
La tanche apprécie aussi bien un ver de terre bien présenté, qu’une pelote d’asticots et parfois des pellets ou du maïs. Un peu de farine de pain d’épice dans votre amorce peut vous permettre d’accroître vos chances d’en prendre quelques spécimens.
Le goudron de Norvège (goudron de pin) en petite quantité fonctionne aussi … en revanche à préparer dans le garage ou à l’extérieur car l’odeur n’est pas des plus agréable …Les poneys et chevaux ne s’en plaignent pas, il est utilisé pour le soin des sabots, si vous ne savez pas où en trouver !
La lamproie marine : Petromyzon Marinus
Ce poisson remonte dans l’Orne pour sa reproduction.
Sa taille peut atteindre 1 mètre. La population de lamproies marines a, sous nos latitudes plutôt tendance à régresser. Sa bouche dépourvue de mâchoire a la forme d’un disque muni de petites dents capable de percer la peau d’un congénère.
Le juvénile se colle à un hôte pour le transport essentiellement, l’adulte lui se nourrit par sussion toujours en se collant aux autres poissons.
Les lamproies sont « assez facilement »observables notamment aux abords de l’île enchantée à la belle saison lorsque l’eau est claire.
L’Orne possède en son lit, une grande partie des espèces présentes dans d’autres rivières de France, mais il en est certaines qui nécessitent plus d’attentions que d’autres comme le saumon atlantique ou la truite de mer.
Pour ces populations de salmonidés, notre cours d’eau bas normand est assez loin derrière la Touques, la Sée, géographiquement proches mais qui figurent parmi les meilleurs fleuves Français pour certains salmonidés.
Les comptages réalisés ces dernières années laissent penser que la tendance est plutôt croissante.
De plus les différents travaux d’effacement d’anciens barrages et retenues d’eau pourraient avoir un impact favorable sur la croissance de la population en Salmonidés et souhaitons le, des autres poissons.
Les Carnassiers
Le brochet : Esox Lucius
Il est certainement l’un des carnassiers de rivière les plus recherchés…
La densité en brochets sur un plan d’eau ou sur une rivière est fonction de 2 critères principaux : la présence de frayères « confortables » faible niveau d’eau et présence végétale aquatique conséquente (ou de crues récurrentes) et poissons blancs (fourrage) pour le casse croûte.
Le brochet est connu pour sa voracité y compris à l’égard de ses congénères plus petits.
Sa taille peut facilement dépasser 1 mètre et son poids les 10 kilos … spécimens existants mais rares dans l’Orne.
Le sandre Sander Lucioperca
Il s’agit d’un cousin volumineux de la perche.
C’est un poisson dont la taille peut avoisiner 1 mètre et le poids dépasser les 10 kg (c’est plutôt rare sur nos parcours)
Le sandre contrairement au brochet vit plutôt en bancs plus ou moins importants.
C’est l’un des principaux carnassiers de nos rivières.
Son introduction dans les eaux Françaises remonte à …
Les principales méthodes de pêche : le leurre, le vif de préférence au fond, la tirette, le plomb palette, …
Pour les amateurs de cuisine, le sandre a une réelle valeur culinaire (avec un beurre blanc, à la crème « d’Isigny », …)
Le silure glane: Silurus Glanis
sa taille peut avoisiner les 3 mètres et son poids peut être supérieur à 120 kg, des poissons de rivière introduits dans nos contrées c’est le plus gros.
Dans l’Orne, pour l’instant les spécimens ne semblent pas dépasser le mètre.
Néanmoins ils sont présents !
Dans certaines rivières/Fleuves, la Loire entre autres ou encore la Seine, …, ce poisson fait l’objet, de la part des pêcheurs qui le traque de toutes les attentions tant les combats qu’il procure sont puissants.
La perche : Perca Fluviatilis
ce poisson peut être considéré comme le sauve bredouille du pêcheur qui cherche des carnassiers tant sa voracité et son esprit grégaire sont connus.
Les poissons trophées dépassent le kilo et généralement ne se laissent pas mettre à l’épuisette facilement.
L’Orne est peuplée de beaux spécimens … encore faut il trouver la bonne technique pour les débusquer : vif, plomb palette, drop shot , cuiller, …??
La perche comme beaucoup de carnassiers a un véritable intérêt culinaire à condition que le spécimen attrapé soit suffisamment dodu, dans le cas contraire la remise à l’eau doit être systématique.
La grémille ou goujon perche ou perche goujonnée
Comme il appartient à la famille des percidés, je l’ai classé dans les carnassiers …
Ce poisson n’est pas recherché(à part éventuellement en concours où parfois tout est bon !!) et s’attrape si votre ligne au coup traîne vraiment sur le fond !
Il ne dédaigne pas asticots, vers de terre et si vous n’avez rien d’autre peut faire un petit vif assez résistant.
Le chevesne : Squalius cephalus
Le chevesne appartient à la famille des cyprinidés, c’est un poisson qui peut se prendre au coup comme à l’aide de leurres ou mouches.
C’est un poisson qui lorsque votre ligne est fine et le spécimen un peu dodu, ne se laissera pas faire …
Il est présent un peu partout dans l’Orne et en Normandie.
Pour les amateurs, sa présence est un peu plus marquée en Suisse Normande particulièrement à partir de septembre … au leurre souple, à la cuiller ou à la mouche.
L’anguille d’Europe : Anguilla anguilla
Les Salmonidés
Le saumon atlantique : salmo salar
« le poisson roi » des rivières notamment pour la défense féroce dont il fait preuve lorsqu’il est attrapé.
Le saumon atlantique est présent en nombre restreint dans l’Orne et sa pêche est prohibée.
Les barrages et autres infrastructures construits par le passé (et le braconnage important) ont probablement contribué à la baisse de population des saumons atlantiques dans nos rivières normandes.
Les récents travaux de démolition (ou de rétablissement du lit initial selon les points de vue !!) de ces anciennes infrastructures contribueront ils à l’augmentation de cette population piscicole ? Les spécimens capturés peuvent mesurer jusqu’à 85 cm et peser jusqu’à 4,5 kg
La truite arc en ciel : Salmo gairdneri
Des poissons de rivière et d’élevage certainement le plus connu et probablement le plus consommé.
La truite arc en ciel sert fréquemment de poisson de repeuplement des rivières de 1ere catégorie, pour sa croissance rapide d’une part et sa rusticité (si l’eau est suffisamment oxygénée).
Sa défense est vigoureuse comme une majorité de salmonidés.
L’arc en ciel accepte presque tous les appâts : teigne, vers de terre, pâte fluo, leurres, vifs, etc.
Dans l’Orne, elle est présente sur tout le cours d’eau.
La truite de mer : Salmo trutta trutta
C’est la version voyageuse et très combative de la truite fario…
Ce poisson est présent dans l’Orne en nombre croissant depuis quelques années.
Les plus belles pêches de truite de mer se font dans la Touques, mais nécessitent la prise d’un timbre supplémentaire « migrateurs ».
C’est un poisson que les amateurs pêchent à la mouche … avec un certain succès.
La photo qui vous est présentée a été prise par Philippe CHEVREL ancien agent de développement pour la fédération du Calvados
La truite fario : Salmo trutta
il s’agit de la variante qui ne migre pas en mer !!
Les truites fario sont facilement reconnaissables aux points rouges bien visibles dont leur robe est composée.
Les truites fario font l’objet de lâchers réguliers dans les affluents de l’Orne classés en 1ere catégorie.
C’est un poisson qui se peut se pêcher au toc, à la cuiller, au leurre, aux appâts naturels et connu pour faire preuve d’une certaine voracité.
Pour ceux qui souhaitent casser la croûte : la chair assez blanche de la truite fario est fine, délicate, particulièrement lorsqu’il s’agit de spécimens sauvages !