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Pêche du Brochet à la mouche

Cet article n’a aucune prétention et n’a pas vocation à se substituer aux articles de fond beaucoup plus techniques et parfaitement documentés .

Son propos est simplement de présenter ce mode de pêche et décider ceux qui hésitent encore à se lancer dans cette « aventure » qu’est la pêche du brochet à la mouche.

Cet article vient en complément de celui qui traite de la pêche de l’Alose à la mouche.  

Présentation

La belle saison est derrière nous. : après la révision traditionnelle du matériel, les moucheurs l’ont remisé en attendant la nouvelle saison.

Certains vont passer le temps derrière leur étau : un moyen comme un autre de prolonger le rêve : d’autres, moins chanceux, vont trouver le temps long …

Pourquoi ne pas terminer la saison en essayant la pêche du brochet à la mouche ?

Les « becs » se prennent bien à la mouche et quel plaisir de les prendre de cette manière.

Pêche du brochet à la mouche : la canne

Une canne de 9 à 10 pieds est suffisante pour fréquenter nos eaux : qu’il s’agisse des rivières et fleuves, des canaux, des marais ou des étangs et lacs.

canne mouche

La puissance doit être d’au moins 7 l’idéal étant une canne de force 8 voire 9 au maximum.

Cette puissance est nécessaire pour lancer correctement les mouches pour le brochet qui sont généralement volumineuses et d’un poids supérieur à celles utilisées habituellement. :

Certaines mouches peuvent faire 20 centimètres de long et peser 3 ou 4 grammes.

Pour lancer de telles « mouches » il faut donc disposer d’un matériel adapté.

Cela dit, pour débuter cette pêche, il n’est pas indispensable de tomber dans ces volumes et il est tout à fait possible de prendre un joli brochet avec des gros streamers de 6 à 8 centimètres et d’un volume plus modeste ce qui permet l’usage d’une canne standard de force 7 .

Le moulinet 

moulinet-mouche

Il doit être adapté à la soie et pouvoir contenir suffisamment de backing sans tomber dans l’excès. 

Avoir cependant à l’esprit que le silure, certaines fois, n’est pas insensible à l’attrait d’une grosse bouchée que constitue la mouche et que dans ce cas, 100 mètres de backing ne sont pas de trop.

Un bon moulinet à mouches, simple et solide fera donc facilement l’affaire.

La soie 

Elle doit être adaptée au mode de pêche pratiqué : certains fabricants ont mis sur le marché des soies spécifiques pour faciliter le lancer de telles mouches et sont très confortables.

Pour débuter, une WF-F suffit. Le numéro qui suit doit bien évidemment correspondre à la force de votre canne. (WF-F 7, WF-F 8 … etc …)

Comme son nom l’indique, il s’agit d’un fuseau décalé flottant.

Une WF-I (intermédiaire) est aussi tout à fait adaptée. Dans ce cas il faudra utiliser un poly-leader intermédiaire.

Le poly-leader

Poly leader orvis

En règle générale, un poly-leader « slow-sinking » ou « intermédiaire » est suffisant.

Sa longueur doit être adaptée à la canne et généralement ne pas dépasser 5 pieds .

Le bas de ligne

Un morceau de fluorocarbone de 40 % de 1m à 1 m 50 doit permettre de faire face à la plupart des situations.

Une solution intermédiaire est de confectionner une « queue de rat » composée de trois morceaux de fluorocarbone de 35 à40 centimètres chacun respectivement de 50 %,45 et 40 % en les nouant entre eux.

La crinelle d’acier

Certains pêcheurs se passent de crinelle d’acier et montent en pointe un fluorocarbone de 50 % et n’ont apparemment pas de souci de « coupe » par les becs.

Poly leader Prédator

Chacun fait comme il le sent mais le brochet sans crinelle d’acier c’est une forme de roulette russe et c’est impardonnable de perdre le brochet de sa vie à cause de ce qui s’apparente à une négligence compte tenu de la qualité des produits disponibles.

Il y a maintenant sur le marché des « crinelles » qui n’ont plus rien à voir avec les câbles d’acier vendus il y a quelques années : ces produits sont d’une souplesse incomparable et peuvent être facilement nouées à la pointe de fluoro de 40 %.

Un morceau de crinelle d’acier doit donc, à mon sens, terminer le bas de ligne : 10 à 15 centimètres sont largement suffisants.

Une agrafe permettant d’attacher et de changer facilement de mouche termine la crinelle au bout du bas de ligne.

Les mouches à Brochet

Elles sont généralement volumineuses et impressionnantes pour le pêcheur à la mouche traditionnel plus habitué aux petites mouches pour la truite.

Deux possibilités s’offrent à lui :

  • Soit se mettre derrière son étau et monter quelques mouches (il n’est pas besoin d’en avoir des dizaines, quatre ou cinq suffisent) et les modèles multiples sur le Net.

Quel plaisir de leurrer un poisson avec une mouche que l’on a soi-même fabriqué !!!

  •  Soit les acheter : la gamme de mouches est là aussi très étendue.

Compte tenu de ce qui a été dit plus haut pour les « nouveaux venus » dotés d’un matériel traditionnel il faut choisir des modèles plus petits : il est tout à fait possible de prendre de jolis poissons avec des mouches de taille modeste.

Les couleurs sont importantes mais une expérience personnelle récente a mis en évidence que les becs passaient sans vergogne du vert chartreuse au rose avec le même appétit lorsqu’ils sont décidés.

En clair il faut tout essayer et ne pas avoir de préjugés que ce soit sur la taille ou la couleur : Pêchez !!

L’action de pêche

Le premier lancer est assez déroutant et déconcertant : le volume et le poids de la mouche désorganisent le lancer et la mouche est à la traîne et se pose généralement en désordre et n’importe où … sauf à l’endroit prévu .

pêcheur mouche

Pour corriger ces lancers anarchiques, le lanceur doit amplifier le mouvement et le ralentir afin que la mouche ait le temps de bien se positionner lors du lancer arrière, qui, comme chacun le sait, détermine la qualité du lancer avant.

Après quelques essais infructueux, le lanceur s’adapte et réussit normalement à poser correctement sa soie.

Il faut aussi avoir en mémoire qu’en la matière et sauf sur certains grands plans d’eau, il n’est pas nécessaire de lancer très loin : comme toujours il vaut mieux « lancer juste ».

Par ailleurs, la double traction peut être d’une aide précieuse pour lancer ce type de leurres.

La double traction

Pour ceux qui ne connaissent pas, la double traction est une technique de lancer qui permet d’accélérer la vitesse de la soie et la puissance ainsi acquise est une aide précieuse pour réaliser les lancers lorsque l’on pêche le brochet à la mouche.

C’est une technique très utile notamment pour la pêche par grand vent ou en réservoir car elle permet de gagner quelques mètres précieux indispensables pour atteindre les zones de touches et faire ainsi la différence.

Pêcheur mouche 2

Elle demande une bonne synchronisation et elle est assez délicate à réaliser de manière naturelle dans la mesure où les gestes qu’elle nécessite vont un peu à l’encontre de ceux acquis pour réaliser le lancer traditionnel.

Enfin, la double traction oblige le moucheur a faire corps avec la soie chose que les débutants ont du mal à réaliser au début et qui conditionne la qualité du lancer.

Une rubrique sera prochainement consacrée à ce mode de lancer.

Sinon, la technique de pêche n’a pas de caractéristique particulière : la récupération se fait soit par stripping soit en tricotant sans oublier d’utiliser la canne – un peu comme au manié – pour animer la mouche .

Généralement, car rien n’est gravé dans le marbre en matière de pêche, La recette de la réussite réside souvent dans la lenteur de récupération.

La touche est sans surprise : un arrêt brutal qu’il est impossible de confondre avec un arrêt dû à une branche immergée ou à un obstacle : l’action de pêche se passe dans les premiers 50 cm de profondeur d’eau et un arrêt intempestif doit être associé à une touche, comme en mouche noyée.

Accessoires utiles pour le brochet à la mouche

Ce mode de pêche est en parfaite adéquation avec le « catch and release » .

Pour ce faire, il est nécessaire voire indispensable d’avoir :

  •  Une épuisette suffisamment large pour épuiser un grand bec sans difficulté
  • Un bâillon pour tenir la gueule du brochet ouverte et retirer rapidement la mouche pour libérer rapidement le poisson. (important et même indispensable)
  • Une paire de pinces (les pinces de type hémostatiques à long bec sont les plus appropriées) pour accéder plus facilement à la mouche car parfois le « grand gousier » l’engame profondément .

Voilà, comme annoncé en préambule cet article est sans prétention et si certains d’entre vous se décident à sauter le pas, il aura atteint son objectif.

Nota : Pour les porteurs actuels (ou futurs) de la carte UGGC, il est possible d’organiser une sortie « brochet à la mouche » afin de démythifier certains aspects de cette pêche ou tout simplement d’éclaircir les idées de ceux qui se posent des questions. (4 ou 5 pêcheurs semble le groupe idéal)